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GOINGWEST

Le Webzine du Projet52

Nous sommes arrivés au pays du long nuage blanc (Aotearoa), de l’autre côté de la planète, nous vivons la tête à l’envers, conduisons à gauche et vivons dans le futur !

Après avoir passé plus de 13 heures à traverser le plus grand océan du monde, se dessine au loin, la terre. Enfin. La Nouvelle Zélande. Depuis le Dreamliner d’American Airlines, à 12 kilomètres au dessus du niveau de la mer, nous observons les vagues du Pacifique qui se fracassent contre ses côtes. L’avion approche encore ; descend puis se pose. Presque les roues dans l’eau. Ce 27 août 2016, nous venons d’atterrir à Auckland. Partis de Los Angeles le 25, grâce au miracle des fuseaux horaires, nous n’aurons jamais vécu la journée du 26.

La Nouvelle Zélande, est un archipel perdu et isolé entre le Pacifique et la mer de Tasmane. Nos voisins les plus proches, l’Australie à l’Ouest et la Nouvelle-Calédonie au Nord, sont à plus de 2 000 kilomètres. Ici, on est plus proches du Pole Sud que de Los Angeles … Alors, oui, je pense qu’on peut dire qu’on est isolés. Et isolés ne veut pas dire « en retard » car, par rapport à nos amies de l’hémisphère nord, les femmes ont obtenu le droit de vote dès 1893 ! Oui, oui !! 51 ans avant la France !

4 millions d’habitants se partagent une superficie presque 2 fois plus petite que la France. Je vous signale quand même qu’il y a plus de distributeurs automatiques au Japon qu’il n’y a d’habitants en Nouvelle-Zélande ! Et puis, la prestigieuse armée de l’air royale a comme logo un kiwi, oiseau emblématique de l’île, certes … mais surtout oiseau dépourvu d’aile. Et oui, ils ont fair fort !

Quant à Auckland, la ville la plus peuplée du pays, avec ses rues façon « montagnes russes » (mes cuisses ne leur disent pas merci), elle nous procure nos premières suées et nous donne une lumineuse idée : pourquoi ne pas acheter un van … et parcourir le pays ?

Aussitôt dit … Après avoir signé un papier à la poste et m’être acquittée des 9$ pour le changement de propriétaire, je suis donc l’heureuse propriétaire de Roi Dukanoa, ce qui, en Maori veut dire « Roi Sans Terre ». Duka, pour les intimes est une Toyota … qui a mon âge et un peu plus de 300 000 kilomètres au compteur.

Elle est à la fois mon salon, ma cuisine, mon dressing, ma chambre, mon centre d’observation et de commandes et également ma voiture (bein oui ; quand même !). Alors, bien sûr, elle n’est pas parfaite ! Elle couine un peu d’un côté et fuit un peu de l’autre mais elle roule bien, freine normalement (touchez du bois) et de toute façon … c’est la plus belle !

La conduite ? Mis à part le fait que le volant est à droite et que toutes les commandes sont inversées, la prise en main s’est faite (presque) naturellement. On peut le dire : je suis la reine du volant (quand je ne confonds pas les clignotants avec les essuie-glace !)

 

Duka m’offre la liberté de m’arrêter (presque) où je veux et surtout quand je veux. Le luxe de pouvoir me réveiller au bord de l’océan, dans un forêt dense ou sur le parking d’un supermarché. Le frisson de me demander si aujourd’hui elle va bien vouloir démarrer … et où elle va me porter.En tous cas, elle nous a déjà conduits, en partant d’Auckland, du Cap Reinga au Nord (qui signifie le lieu du grand saut de départ des esprits ) au Cap Palliser au Sud, en passant par Napier, Wellington la plus australe des capitales, New Plymouth au pied du mont Taranaki, Taupo et retour, le tout sur plus de 4000 kilomètres en à peine trois semaines.

Nous avons longé d’interminables côtes, traversé des forêts denses et tropicales, gravi des cols et sommes redescendus vers l’eau. L’eau toujours. Il parait que peut importe où l’on se trouve, la mer est à moins de 128 kilomètres.  La Nouvelle Zélande tient déjà toutes ses promesses !

Belles perspectives, sur cette terre sacrée où les volcans sont considérés comme des dieux, nous nous émerveillons de la beauté insolente des paysages : des cascades d’un bleu turquoise translucide, des forêts sauvages, intactes, des pâturages encore plus acidulés que la très verte Jell-o à la pomme ! C’est ça la Nouvelle-Zélande. C’est beau. C’est beau partout. Même quand il pleut, c’est beau! Et Dieu sait qu’il pleut souvent ici !

Dans quelques jours, je commence mon aventure solo au pays des fougères. Je perds mon compagnon de route, mon grand frère Cédric, avec qui je viens de passer ces deux derniers mois plein Ouest ; lui rentre en France avant de tracer sa propre route et commencer une nouvelle aventure.

Quant à moi, rien n’est prévu et personne ne sait encore où ce voyage me conduira. Même pas moi !

Un job régulier ? Du bénévolat ? Ile Nord ? Ile Sud (qui est moins peuplée qu’Auckland) … L’avenir le dira dans ma prochaine newsletter !

BREVES

A la sortie de l’aéroport, avoir 400$ de prune pour une pomme !
Retirer de l’argent et découvrir les billets plastiques et colorés (façon Monopoly) du pays.
Visiter la galerie d’art d’Auckland un après midi pluvieux.
Passer une journée à contacter des vendeurs, faire les démarches administratives en signant un papier   à la poste et devenir propriétaire d’un van en Nouvelle Zélande.
Faire notre premier stop dans NOTRE voiture à l’Eden Park d’Auckland.
Voir la Croix du Sud, la constellation du drapeau Néo-Zélandais
Partager une quarantaine de kilomètres avec Luca, un autostoppeur allemand en PVT ici.
Découvrir les douches publiques.
Couper une tomate en 4, huile, sel, poivre. Déguster. Apprécier les choses simples.
Longer, dans le Northland la « 90 mile Beach » et réaliser que la plage fait en réalité 90 kilomètres de long.
Dormir à Te Puke, la ville du kiwi (le fruit).
Faire le tour de Taupo, le plus grand lac de Nouvelle-Zélande.
Découvrir les tourtes à la viande.
Réaliser que plus jamais tu ne pourras manger autre chose.
S’arrêter dans la seule ville au monde traversée par le 40° parallèle (Waipukurau)
Essayer de prononcer le plus long nom topographique au monde  … à votre tour (Bon courage) : TAUMATAWHAKATANGIHANGAKOAUAUOTAMATEATURIPUKAKAPIKIMAUNGAHORONUKUPOKAIWHENUAKITANATAHU !
Se ravir des paysages de Délivrance Cove et de son sable mouvant (voir video)
Mettre le cap sur le Cape Palliser et monter 250 marches pour arriver au phare.
Observer une colonie de phoques à 4 mètres de nous.
Marcher sur une plage de sable fin noir et une autre de coquillages blancs.
Jouer au XOXO sur les vitres de Duka. Merci la condensation.
Aller à Wellington, capitale la plus au sud du monde.
Voir un match de rugby au Westpac Stadium de Wellington. Supporter l’équipe. Perdre.
Faire des pâtes bolognaise en pleine nature, à deux pas de la plage d’Otaki.
Découvrir le sommet enneigé du volcan Taranaki et espérer voir des kiwis à son pied !
Comprendre que pluie et vent ne veulent pas dire la même chose en Nouvelle-Zélande qu’ailleurs dans le monde
Se délecter des légendes maoris (les explorations de Kupe, le passage vers Hawaiki depuis le Cap Reinga, le désespoir d’Aohuruhuru, la flûte endeuillée de Tamatea, les amours contrariés de Taranaki, Pihanga et Tongariro…)
Passer sur le pont de RewaRewa, marcher jusqu’à l’Elephant Rock et observer les Three Sisters dans la même journée.
Marcher pieds nus en ville.
Rouler sur la grandiose Forgotter Highway et manger des grilled-cheese dans la foret.
Casser son appareil photo instantané et faire plus de 150 kilomètres pour le faire réparer.
Recevoir un appel de mes parents depuis la France sur mon téléphone prépayé néo-zélandais.
Écrire ma newsletter face à la mer …

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